Cette semaine c’est Halloween, l’occasion parfaite de ressortir le modèle de papercraft citrouille sans colle réalisé l’année dernière.
S’il a déjà eu son heure de gloire avec l’atelier chez les éditions Lunii, je lui ai réservé un sort tout particulier cette année.



Papier ensemencé et papercraft ? Un grain d’idée
Si le papier ensemencé, aussi appelé papier zéro déchet, est parfois une fausse bonne idée pour des projets graphiques — la destination finale du papier est d’être planté, pas d’être conservé, pour des imprimés voués à durer dans le temps, ce n’est pas la solution la plus appropriée — dans le cas du papercraft, je voyais plusieurs aspects intéressants :
- Pratique pour recycler les modèles qui ont un intérêt saisonnier : une fois la saison passée, on peut leur donner une nouvelle vie.
- Recycler les chutes : le papercraft crée des chutes qu’il faut jeter, la solution papier ensemencé permet de transformer les chutes en plantes plutôt que de les jeter.
- Réaliser un cadeau ou goodies qui n’encombre pas, car il finit planté (là encore, ça dépend de l’expérience que vous souhaitez donner avec ce goodies, car non destiné à être conservé).
Et le petit + : l’aspect unique du papier qui donne de nouvelles perspectives créatives.
Une idée qui a mis du temps à germer…
Je suis partie à la recherche de références de papier ensemencé qui soient locales. Plusieurs noms sont ressortis : Parsemains, Growingpaper, Papier Fleur.
J’ai sélectionné un papier « création » de Papier Fleur (la référence utilisée dans l’exemple suivant n’a plus l’air d’être disponible).
Ma première intention était de tester ce papier avec le modèle Muguet ; j’ai aussi pris un papier plus classique et fin pour les clochettes.
Je me suis heurtée à des problèmes techniques :
Déjà, pour la découpe du modèle avec une machine comme Cricut, je ne savais pas quel réglage prendre. Étant donné que ce type de papier n’est pas référencé, le papier se déchirait.
Qu’à cela ne tienne, mes modèles sont aussi faits pour être découpés à la main, c’est donc ce que j’ai fait mais le montage, et surtout la tenue du modèle, est vite devenu compliqué.
Mon modèle de papercraft Muguet est sans colle, assez fin : la tenue de la tige tient par un pli, afin de rigidifier l’aspect. Or, cela repose aussi sur une fibre de papier régulière, ce qui n’est pas le cas du papier ensemencé.
Et en ce qui concerne les clochettes, le papier se dédoublait (le principe de certains papiers ensemencés repose sur deux feuilles encollées entre elles, avec des graines incluses au milieu).
Ce premier essai n’a donc pas été un succès.
Visiblement, tous les modèles de papercraft ne se prêtent pas à cette solution — ou doivent être profondément adaptés.

Un second essai avec un modèle de papercraft plus adapté au papier ensemencé
Après ces premières expériences infructueuses, j’ai pu déterminer quel modèle se prêterait mieux aux particularités que j’avais identifiées de ces papiers ensemencés : un modèle robuste, qui n’a pas de détails trop fin.
J’ai choisi de renouveler l’expérience avec le modèle citrouille, toujours un modèle sans colle.
J’ai finalement trouvé comment couper le papier avec la machine de coupe : je l’ai réglée comme pour découper du tissu avec une lame rotative (mais pour rappel, le modèle est découpable à la main).
Et là, le montage a été facile, je n’ai pas eu besoin de reprendre mes instructions.

Pour aller plus loin dans l’expérience : faire germer le modèle — it’s alive !
Le papier ensemencé est fait pour être planté sous la terre et arrosé, mais pour l’expérience et le fun, j’ai fait germer le modèle directement !
Tous les jours, je le brumisais d’eau : le papier est devenu mou, mais la structure tenait, à ma grande surprise
(je craignais que ça s’affaisse, j’avais mis des « cales » qui se sont avérées inutiles).
Ça m’a permis de me rendre compte de la robustesse du modèle citrouille.
Le fait qu’il soit sans colle joue également : s’il y avait eu de la colle, elle se serait diluée si à base d’eau, ou aurait représenté des points de rupture de la structure.
J’ai documenté l’évolution en photos.
Au bout de quelques jours les premières pousses sont apparues, collant bien avec l’ambiance Halloween.
Au bout d’une vingtaine de jours, sans substrat, les pousses sont naturellement mortes, mais la citrouille était toujours intacte.
J’ai vraiment été impressionnée par la tenue du modèle.



Des projets craft avec du papier ensemencé ?
L’expérience vous a intéressée ? Cela vous a donner des idées de projet ? vous avez d’autres idées d’expériences créatives (j’adore ça 🙂 ) ? N’hésitez pas à m’envoyer un message pour en discuter.

Qui est l’autrice de cet article ?
J’accompagne les entreprises dans la création et la stratégie visuelle de leurs interfaces, pour offrir à leurs utilisateurs une expérience claire et agréable.
Caroline Boire, Designer graphique
Le Maag’
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